Mon semestre Erasmus en Allemagne

Sur l'image il y a un groupe d'étudiants Erasmus en Allemagne.

De plus en plus d’étudiants français décident de passer un ou plusieurs semestres à l’étranger. L’Allemagne se trouve parmi les pays qui accueillent le plus d’étudiants français dans un cadre universitaire chaque année. Pour en savoir plus sur les différences entre les deux systèmes d’enseignement supérieur de manière générale, consultez notre page sur le système scolaire, l’éducation et la formation en Allemagne.
Mais quelles sont les différences que l’on remarque seulement une fois sur place ?
Nous avons recueilli le témoignage d’un étudiant français pour vous livrer des réponses aux questions les plus courantes…

Peux-tu te présenter ? Pourquoi as-tu choisi de faire un semestre de tes études en Allemagne ?

Je m’appelle François, j’ai 24 ans et j’ai fait une licence de droit en France avant de commencer mon master en Allemagne à Marbourg. J’y ai passé un an en tout. J’ai choisi de partir en Allemagne car j’apprenais l’allemand à l’époque. Mon université proposait plusieurs places dans des universités différentes et j’y ai vu une chance d’améliorer mon allemand, d’apprendre à connaitre l’Allemagne et son système juridique (je n’avais fait qu’un séjour en Allemagne auparavant et je ne connaissais pas grandes choses de ce pays), et surtout de faire de nouvelles rencontres. 3 ans à la faculté de droit ne m’avaient laissé que peu de temps pour moi et je voulais faire une nouvelle expérience en réfléchissant à mon avenir.

Comment as-tu perçu la vie quotidienne à l’université en Allemagne par rapport à la France ?

La façon allemande d’étudier est très différente de la française et cela saute aux yeux dès l’inscription aux cours. En France, la majorité des cours que nous devons suivre sont fixés à l’avance par un programme fixe. Au début de la licence, les étudiants savent déjà quels cours ils auront à quel moment de leur cursus.
En Allemagne, les étudiants ont un large choix de matières et seules quelques-unes sont obligatoires (les matières fondamentales du droit). De plus, il existe une réelle liberté dans l’ordre des cours: les étudiants allemands ont le droit de passer leurs examens quand ils se sentent prêts, à n’importe quel moment de leur cursus.
En dehors des cours, il existe une réelle vie de campus en Allemagne. Les étudiants vivent durablement dans les villes où ils étudient (même s’ils viennent de loin) et cela permet une cohésion plus forte, ainsi qu’une proximité réelle. Je n’ai jamais vraiment perçu ce coté là en France, étant donné que beaucoup d’étudiants choisissent une faculté proche du lieu où ils ont été au lycée. En France, même parmi les étudiants venant de loin, beaucoup profitent du weekend pour rentrer chez leurs parents.

Est-ce que c’était facile de suivre les cours et le contenu enseigné en Allemagne à la suite de tes semestres déjà terminés en France ?

Le droit est un peu spécial pour faire un Erasmus en ce que chaque pays dispose de son propre système juridique. Je sautais donc dans l’inconnu en Allemagne, puisque toutes les bases que j’ai eues en France ne m’étaient presque d’aucune utilité (je ne savais pas où chercher tel ou tel article de loi…). En plus, le langage juridique est spécifique et cela a constitué une réelle difficulté au début. Il m’a fallu plusieurs mois pour arriver à bien suivre les cours.
Mes cours en France m’ont tout de même aidé à comprendre la logique des cours enseignés à Marburg, puisque nos systèmes juridiques européens ont malgré tout quelques similarités.

Comment se sont déroulés les examens ? As-tu constaté des différences par rapport à l’évaluation du travail fourni ?

Les examens se sont bien déroulés et les professeurs ont toujours été à notre écoute pour nous aider. Dans la majorité des cas, je n’ai pas pu passer les vrais examens comme les étudiants allemands (il est inutile qu’un étudiant Erasmus passe un Staatsexamen). Même pour les examens normaux, les professeurs préféraient nous faire passer un examen oral plutôt qu’un écrit.
Mais de ce que j’ai vu des examens des étudiants allemands, les méthodes d’évaluation avec la France restaient similaires, à quelques différences près.

Comment as-tu pu créer des contacts avec les autres étudiants et comment a été gérée l’intégration des étudiants étrangers par l’université ?

L’université de Marburg dispose d’un excellent international office, qui accompagne les étudiants de A à Z (même ceux ne parlant pas allemand). Nous avons suivi une semaine d’orientation au début du semestre nous expliquant comment l’université fonctionne et quelles sont les formalités administratives à remplir lorsque l’on arrive en Allemagne (avec la possibilité de se faire accompagner au Stadtbüro par des tuteurs si la personne de parle pas allemand, par exemple). L’international office organisait des soirées à thème et des visites régulièrement, pour permettre à tout le monde de se retrouver au bar étudiant. J’ai rencontré beaucoup de monde lors de ces évènements.

Quels conseils peux-tu donner aux étudiants qui comptent faire un semestre à l’étranger en Allemagne ?

D’y aller! L’essayer, c’est l’adopter.
Sinon, de bien se renseigner sur le contenu des cours et les professeurs que l’université d’accueil propose, cela m’avait joué quelques tours à mon arrivée (heureusement que l’on peut changer relativement facilement si l’on s’y prend assez tôt).
Pour moi, arriver avec quelques connaissances de l’allemand est également un plus, surtout si l’on désire s’améliorer. Cela va très vitre lorsque l’on se trouve dans le pays.
Se renseigner sur la ville, ses spécialités et ses alentours est également un plus, l’Allemagne est un pays chargé d’histoire et très agréable à visiter.

 

Anna est allemande et elle a étudié un semestre à l’université en France. Trouvez ici son témoignage (en allemand) sur le sujet : Mein Erasmus-Semester in Frankreich

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