Entretien avec Adrien Le Guen – président de l’association Amicale DFS-EFA

Sur la photo il y a un logo "La parole est à vous" et une grande photo de Adrien Le Guen, Président de l'association amicale DFS - EFA.

Dans le cadre de notre série « La parole est à vous – Sie haben das Wort » EuroRekruter part à la rencontre de personnes actives sur l’axe France-Allemagne. Dans cette édition, Adrien Le Guen, étudiant d’un master franco-allemand, vous raconte d’où vient son intérêt pour l’Allemagne et des activités de l’association Amicale DFS-EFA, dont il est président.

Qui es-tu et que fais-tu dans la vie ?

Je m’appelle Adrien Le Guen, j’ai 22 ans et je viens de Chantilly, en Picardie, au Nord de Paris. Après une licence franco-allemande en Études européennes au Mans et à Paderborn, je suis actuellement en dernière année de Master trinational en Communication et Coopération transfrontalières dans trois universités, à Metz en Lorraine, à Sarrebruck en Allemagne et au Luxembourg. Dans le cadre du Master, on passe la première année à Metz, et en deuxième année on a la majorité des cours à Sarrebruck et quelques cours au Luxembourg. Actuellement j’habite à Sarrebruck dans une colocation.

D’où est venue ta motivation d’apprendre l’allemand ?

J’ai commencé à apprendre l’allemand assez tôt. Après la primaire, j’en avais marre de l’anglais, je voulais découvrir autre chose parce qu’on nous répétait souvent le temps, les couleurs, les jours de la semaine et je voulais apprendre quelque chose de nouveau. Donc je me suis dit que l’allemand était une possibilité sympathique. Des amis de ma mère lui ont donc conseillé de me mettre en LV1, en première langue, parce que pour atteindre un réel bon niveau en allemand il faut commencer à l’apprendre tôt. Après j’ai fait des échanges scolaires au lycée ce qui m’a permis d’avoir un bon niveau et puis j’ai continué de fil en aiguille jusqu’à la fac, jusqu’en master aujourd’hui.

Peux-tu nous présenter brièvement l’association Amicale DFS-EFA dont tu es le président depuis le début de cette année ?

Oui effectivement, j’étais déjà chargé de communication de l’Amicale DFS-EFA avant et récemment j’ai eu une promotion et je suis passé au poste de président de l’association. Le nom de l’association peut paraître trompeur, on pourrait penser qu’il s’agit d’un réseau franco-allemand qui centralise tous les cursus, mais en fait c’est l’association de notre cursus à destination de nos alumnis et nos étudiants du cursus franco-allemand-luxembourgeois de licence et de master. L’association a pour but de faciliter l’entrée sur le marché du travail et de fédérer les différentes promotions parce que les étudiants ne se connaissent généralement pas entre eux mais ont pourtant beaucoup à partager les uns avec les autres. Cela permet également de mettre en place un réseau professionnel. Nous voulons d’ailleurs renforcer notre présence sur LinkedIn, organiser des conférences et mettre en place des cafés virtuels pour que les étudiants de la licence et du master qui sont dans la même ville puissent s’entraider et se donner des conseils. Un des projets phares de cette année sera la refonte de notre plateforme de présentation des études pour la licence et le master, détailler les démarches administratives et présenter les villes pour que ce soit plus facile pour nos (nouveaux) étudiants.

Vous pouvez nous retrouver sur Instagram @amicaledfsefaFacebook ou LinkedIn, nos trois réseaux sociaux les plus actifs.

Est-ce que tu te rappelles d’avoir eu quelques „chocs culturels“ quand tu es partie vivre en Allemagne ou en général dans le contact avec les Allemands ?

J’ai surtout vécu des chocs culturels en rapport avec la cuisine. En général, j’aime beaucoup cuisiner et j’aime bien la cuisine traditionnelle. Donc des chocs culturels que j’ai un peu mal vécus étaient par exemple l’habitude des Allemands de mettre le vin rouge au frigidaire, pour moi c’est un « crime contre l’humanité », ou de griller des saucissons secs à la poêle. Au début, c’était surtout le petit déjeuner salé qui m’a choqué parce que ce n’est pas du tout quelque chose qu’on fait en France, chez nous c’est plutôt café, croissant, chocolat chaud. Mais je trouve que c’est grâce à ce genre d’événements que l’on peut se rapprocher, ça fait des sujets de conversation intéressants. En revanche, il y a aussi certains plats allemands que j’aime bien, en particulier les « Rösti mit Apfelmus », des galettes de pommes de terre avec la compote de pommes, ou la viande de barbecue, qui est beaucoup plus épicée en Allemagne.

Tu as connu le système universitaire français, luxembourgeois et allemand : quelles sont selon toi les principales différences entre ces systèmes ?

Déjà il faut savoir que les systèmes universitaires français et luxembourgeois sont assez proches, ils fonctionnent de la même manière et même le calendrier universitaire est à peu près le même. En ce qui concerne les différences entre le système français/luxembourgeois et le système allemand c’est la liberté du choix des enseignements, c’est-à-dire qu’on peut choisir les cours qu’on veut en Allemagne, ce qui n’est pas le cas en France et au Luxembourg. Et du coup, en Allemagne on peut aussi organiser son emploi du temps comme on veut. J’apprécie beaucoup cette liberté parce qu’en France, l’emploi du temps est déjà fait et on n’a pas la possibilité de choisir.
Un deuxième point que je voulais aborder est l’accessibilité des enseignants. En Allemagne, ils sont plus ouverts au dialogue et ils arrivent plus facilement à se remettre en question. Les enseignants allemands sont vraiment à l’écoute des étudiants et s’inquiètent de leur pédagogie. En France, il y a une certaine barrière entre le statut de professeur et le statut d’étudiant.

Tu penses à quelque chose que les Français pourraient apprendre des Allemands ? Selon toi, y a-t-il un point en particulier pour lequel ton pays devrait s’inspirer de son voisin ?

Il me paraît difficile de répondre à cette question sans forcément entrer dans le cliché – et c’est justement ce que notre cursus sur le transfrontalier nous pousse à ne pas faire. C’est vrai qu’au niveau de la rigueur au travail, de la ponctualité, les Français pourraient peut-être encore apprendre des Allemands, même si je trouve qu’on s’est déjà amélioré à ce niveau.

Un autre élément de réponse, surtout dans un contexte transfrontalier comme le mien, est la « Frustrationstoleranz », l’adaptabilité. C’est notre directeur d’études Pr. Reiner Marcowitz qui nous y a sensibilisé. En effet, la coopération transfrontalière ne peut se faire sans choc culturel et on doit rester ouverts d’esprit, compréhensifs et réactifs.

Sais-tu déjà vers quel métier, quel type d’employeur et quel endroit géographique tu souhaites t’orienter après ton diplôme ? Quels sont tes projets d’avenir ?

Faire un diplôme comme le mien signifie surtout que l’on doit savoir rester flexible et mobile. L’endroit géographique m’importe donc peu, j’ai même envie de bouger, tant que je peux rester dans cet esprit interculturel. Dans l’absolu, j’aimerais bien être journaliste (radio) ou bien vidéaste ou créateur de contenu dans le culturel, dans le franco-allemand. En fait, on n’est vraiment pas beaucoup à savoir ce qu’on veut faire après le master. C’est un master très intéressant pour découvrir des systèmes universitaires et plein de thèmes différents mais on n’est pas vraiment spécialisé dans un seul domaine, à part l’interculturel et la communication. Je reste tout simplement curieux et optimiste de trouver un premier poste qui rejoint mes centres d’intérêts.

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